Le Cameroun tel qu'il s'est construit au fil des années
Publié le 18 avril 2015 par Histoire du Cameroun
Elle est lancée à Douala par l’opposition, suite au refus du gouvernement de convoquer une conférence nationale souveraine. Une conférence réclamée par les parties de l’opposition en vue de « faire l’inventaire de ce qui s’est passé, comment le pays a fonctionné jusqu’ici et donner les directives pour l’avenir » (comme l’affirme Fridolin M. Fokou), que le régime ne convoquera pas.
Face à ce refus, des figures de l’opposition, dont l’emblématique Mboua Massock, publieront et distribueront dans la ville de Douala quelques jours avant. Des tracts dans lesquels ils demandaient « à tous les chefs d’entreprises et d’établissement scolaires et hospitaliers de la capitale économique, d’arrêter toutes activités les 18 et 19 Avril, afin que le pouvoir soit sensibilisé à la nécessité d’accorder la conférence nationale qu’il appelle « conférence de détente nationale ».
Ce sera alors le point de départ de plusieurs mois de manifestations et d’émeutes dans plusieurs villes. Le pays s’embrase et vit désormais au rythme de grèves générales, pillages, saccages et arrestations en masse par la police, avec à la clé, des centaines de morts.
Face à l’ampleur des mobilisations, « un état d’urgence de fait est instauré avec la création en mai 1991, de « commandements militaires opérationnels » pour pacifier le pays », comme on peut le lire sur Wikipédia.
Des évènements qui marqueront un tournant dans la vie politique de notre pays. Ils aboutiront à l’organisation d’élections multipartites « libres » comme l’affirmait en 2008, Matthieu Tébuché du Monde Diplomatique abondant ainsi dans le même sens que l’un des principaux instigateurs de ces « villes mortes » qui les assimilera à une forme de « lutte pour la démocratie ».
Sources :
– Fokou, F. M. Le symbole de la paix dans le processus de démocratisation des régimes monolithiques d’Afrique noire. Le cas du Cameroun. Mémoire Online. (Consulté le) 18 avril 2015. Lien : http://www.memoireonline.com/09/13/7427/m_Le-symbole-de-la-paix-dans-le-processus-de-democratisation-des-regimes-monolithiques-dAfrique-n19.html
– Résistances Acte 7 et 8 : le commandant Mboua Massock annonce d’autres manifestations. Cameroun24.net, 3 mai 2011. Lien : http://www.cameroun24.net/index_infos_imprimer.php?id=1815
– Talla, J-B et al. Les dossiers noirs de la République : Au moins 15000 morts en 28 ans de règne (La République des Vampires). Germinal. 14 août 2010. Lien : http://bit.ly/1CYkYAp
– Histoire contemporaine du Cameroun. Wikipédia. (Consulté le) 18 avril 2015. Lien : http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_contemporaine_du_Cameroun
– Tébuché, M. Triste bilan au Cameroun. Le Monde diplomatique. 4 mars 2008. Lien : http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2008-03-04-Cameroun
Catégorie: Années 1990, Crises sociales, Politique, SociétéTags : Douala, Mboua Massock, Multipartisme, Opération "Villes mortes", Partis politiques